Guide de survie en territoire Lyonnais : Le Parler Lyonnais.
Dans cette série d’article, nous évoquerons des informations intéressantes afin de survivre, ou plutôt bien vivre, à Lyon.
Pour ne pas avoir la sensation d’être un touriste et se sentir dans l’obligation de gonfler le pourboire laissé à la fin de votre, sûrement délicieux, repas, tout ça parce que vous avez créé un malaise, en pensant que la personne au service menaçait votre enfant lorsque celle-ci disait : « Ohhh… Votre gone n’arrête pas de chougner, une bonne bugne (et non pas une beigne, pour le coup) l’aiderait peut-être à se calmer ? Souhaitez-vous que je lui en mette une ? ».
Cet article est là pour vous donner les bases du Parler Lyonnais.

Caractéristiques linguistiques du parler lyonnais.
La position stratégique de Lyon, à la croisée des chemins entre le nord et le sud de la France, a grandement influencé son dialecte. En tant que carrefour commercial, culturel et politique, Lyon a toujours été un lieu de rencontre et d’échange.
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Carrefour linguistique : Cette position centrale a fait de Lyon un véritable creuset linguistique. Les marchands, artisans, artistes et politiciens venant de toutes parts de la France y apportaient leurs dialectes et leurs langues, enrichissant ainsi le parler lyonnais.
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Médiation entre le nord et le sud : Le parler lyonnais a souvent joué le rôle de médiateur entre les langues du nord (langue d’oïl) et celles du sud (langue d’oc). Cette position intermédiaire se reflète dans le dialecte lui-même, qui emprunte à la fois aux caractéristiques du nord et du sud.
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Phonétique, les spécificités de la prononciation lyonnaise : L’accent lyonnais s’apparente à l’accent Suisse, les voyelles sont assez nasales. Certaines consonnes, notamment en fin de mot, se font discrètes voire muettes. Enfin, l’accentuation, moins « mélodique » que l’accent du sud mais quand même plus que l’accent du nord.
Le parler lyonnais est le reflet de la riche histoire de Lyon. Il est le produit d’une multitude d’influences, qu’elles soient régionales, nationales ou même internationales. C’est cette diversité qui fait de lui un dialecte unique et précieux.
« Coquer sur les jailles »
Faire la bise
Le parler Lyonnais, une langue « historico-régionno-populaire ».
Lyon, surnommée la « Capitale des Gaules », est une ville riche en histoire et en culture. Depuis sa fondation par les Romains en 43 av. J.-C. jusqu’à son rôle prépondérant lors de la Renaissance et au-delà, Lyon a toujours été un centre névralgique de la vie culturelle, économique et politique de la France. Cette importance historique a naturellement influencé la langue et le dialecte de ses habitants.
Le parler lyonnais, bien que moins répandu aujourd’hui, demeure un témoignage vivant de cette riche histoire. Il est le fruit d’un mélange de langues et de cultures, influencé à la fois par le francoprovençal, l’occitan et le français standard. Ce dialecte, avec ses sonorités uniques et ses expressions pittoresques, est un véritable patrimoine linguistique régional. Il incarne l’âme de la ville, ses traditions et son identité.
Aujourd’hui, alors que les langues régionales sont de plus en plus menacées par la mondialisation et l’uniformisation culturelle, il est essentiel de reconnaître la valeur du parler lyonnais. Non seulement comme un simple dialecte, mais comme une fenêtre ouverte sur le passé, la culture et l’identité d’une région. En se penchant sur le parler lyonnais, on ne découvre pas seulement des mots ou des expressions, mais toute une histoire, celle d’une ville et de ses habitants.
Origines du parler lyonnais
L’histoire linguistique de Lyon est aussi complexe que son histoire culturelle et politique. Les origines du parler lyonnais peuvent être tracées à travers les différentes vagues d’influences et d’occupations qui ont marqué la région.
Influence des langues et dialectes régionaux
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Francoprovençal : Le francoprovençal, également appelé arpitan, est l’une des principales langues qui a influencé le parler lyonnais. Originaire des régions situées entre la France, l’Italie et la Suisse, le francoprovençal a laissé une empreinte indélébile sur le vocabulaire et la phonétique lyonnais. De nombreux mots et expressions du quotidien lyonnais trouvent leurs racines dans cette langue.
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Occitan : Plus au sud, l’occitan, ou langue d’oc, a également joué un rôle dans la formation du dialecte lyonnais. Bien que l’influence occitane soit moins prononcée que celle du francoprovençal, elle est néanmoins présente, notamment dans certaines expressions et tournures grammaticales.

Source – Ministère de la Culture – Brun-Trigaud 2022
Impact de la position géographique de Lyon
La position stratégique de Lyon, à la croisée des chemins entre le nord et le sud de la France, a grandement influencé son dialecte. En tant que carrefour commercial, culturel et politique, Lyon a toujours été un lieu de rencontre et d’échange.
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Carrefour linguistique : Cette position centrale a fait de Lyon un véritable creuset linguistique. Les marchands, artisans, artistes et politiciens venant de toutes parts de la France y apportaient leurs dialectes et leurs langues, enrichissant ainsi le parler lyonnais.
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Médiation entre le nord et le sud : Le parler lyonnais a souvent joué le rôle de médiateur entre les langues du nord (langue d’oïl) et celles du sud (langue d’oc). Cette position intermédiaire se reflète dans le dialecte lui-même, qui emprunte à la fois aux caractéristiques du nord et du sud.
Le parler lyonnais est le reflet de la riche histoire de Lyon. Il est le produit d’une multitude d’influences, qu’elles soient régionales, nationales ou même internationales. C’est cette diversité qui fait de lui un dialecte unique et précieux.
« S’éclater la basane »
Se fendre la poire
Mots et expressions typiques du Parler Lyonnais.
Trêve de bavardages, passons aux choses sérieuses. Ce qui fait du parler lyonnais, le parler lyonnais (logique, me direz-vous), c’est cette confluence culturelle ayant donné lieu à des mots, majoritairement populaires, faisant preuve d’appartenance socio-culturelle à l’environnement Lyonnais.
Liste des expressions à connaître absolument.
Vous en reconnaitrez sûrement quelques unes, car, de par son statut de ville influente accueillant en son sein plus de 500.000 habitants, Lyon a une aura certaine sur le territoire Français.
Un Gone : Un enfant, terme assez présent à Lyon et popularisé par Azouz Begag à travers son livre, ensuite adapté en film, Le Gone du Chaâba.
Une gognandise : Faire une bêtise !
Une Fenotte et un Pélo : Une fille et un garçon, mais il faut plus y voir une Nana et un Mec. D’où le fameux « Ohh Pélo ! »
Une vogue : Une fête forraine
Un miron : Un chat.
Un frouilleur : Un tricheur. On rigole pas avec la belote.
Reluquer : regarder avec envie, mais qui aujourd’hui, de par son utilisation, a prit des connotations négatives.
Un bouchon : Un restaurant typique Lyonnais.
Un pot : Un pot reste un pot. Mais rien à voir avec la poterie, ici, on parle d’aller boire des coups. Si vous habitez la partie sud de la France, je ne vous apprends rien. Il désigne avant tout une bouteille de vin au format particulier qu’on peut boire dans les bouchons.
Un mâchon : Un brunch typique Lyonnais, plus matinal, typique des bouchons.
Une bugne (et non pas une beigne) : Un délicieux beignet Lyonnais.
Un matefaim : Une grosse crêpe. Pas grande, grosse.
Se lantibardaner ou bambaner : Flâner, profiter, se balader, c’est un peu l’équivalent de « trainer dans le coin ».
Un bardanier : Un lit
Aller plan : Aller loin.
Une traboule : Passage typique Lyonnais. Trabouler revient à se déplacer.
Bien sûr, personne ne vous reprochera de ne pas maîtriser le parler lyonnais, d’ailleurs, ce sont des mots qui se font de plus en plus rare.
S’envoler vers Lyon
Lyon est une ville qui a tant à offrir. Du charme du Vieux Lyon, avec ses ruelles pavées et ses bâtisses Renaissance, à la splendeur de la Basilique Notre-Dame de Fourvière dominant la ville, en passant par la vitalité de la Presqu’île, cœur battant de la cité. Sa réputation de capitale gastronomique n’est plus à faire, avec une cuisine qui séduira les palais les plus exigeants. Mais Lyon, c’est aussi une ville d’art et de culture, où les musées rivalisent avec les festivals pour nourrir l’esprit et l’imaginaire.
Maintenant, il ne vous reste qu’à découvrir cette ville immense et riche, mais attention à ne pas trop avoir les jambes en pâte à quenelle.
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